Rien n'est plus désagréable que de se réveiller en sursaut. Un son perçant soudainement le silence d'une chambre à coucher a pour conséquence d'interrompre le sommeil de la plus brutale des façons, sans que le corps n'ait eu le temps de se préparer à quitter les bras de Morphée. Pour éviter de se lever du mauvais pied, il existe des méthodes nettement moins traumatisantes que l'alarme d'un téléphone portable ou du bon vieux réveil de grand-mère: les simulateurs d'aube.
Bien avant la commercialisation du premier réveil-matin par l'horloger français Antoine Redier au milieu de XIXème siècle, les hommes ont cherché un moyen leur permettant de se lever à un moment défini. Dès l'antiquité, les tentatives ont été nombreuses; qu'il s'agisse d'horloges à eau émettant un sifflement ou de systèmes mécaniques faisant chuter des boules de métal, les inventeurs ont mis leur créativité au service de la vie pratique. Cependant, pour la majeure partie de l'humanité, inutile de recourir à des instruments complexes et inaccessibles, la lumière du jour suffisant à mettre un terme à une nuit de repos.
Depuis les temps les plus reculés, la vie de l'homme a été naturellement rythmée par les cycles de veille/sommeil induits par le soleil. Etant donné que la vie moderne nous impose de nous lever à des heures précises, il est souvent impossible de se caler sur les premières lueurs du jour pour sortir du lit. En revanche, des réveils "intelligents" conçus pour simuler le lever du soleil peuvent être employés pour nous tirer de notre sommeil en douceur.
Ces "simulateurs de l'aube" sont constitués d'un globe éclairé par une lampe reproduisant artificiellement la lumière du jour. Comme avec un réveil classique, on programme l'heure du lever et la durée de simulation de l'aube (par exemple 10, 20 ou 30mn). Dès la première utilisation, la journée commence naturellement, en douceur, sans pollution sonore grâce à un éclairage rappelant le lever du soleil.
Il faut savoir que l'endormissement et l'éveil sont conditionnés par la sécrétion d'hormones spécifiques. Le soir, alors que la lumière ambiante décline, notre organisme se met à produire un véritable cocktail chimique composé de mélatonine, d'adénosine et d'oréxines. Communément appelée "hormone du sommeil", la mélatonine joue le rôle du marchand de sable en nous faisant somnoler. Le matin, c'est un autre ensemble d'hormones qui stimule le réveil: le cortisol, l'adrénaline et la sérotonine. A la tombée de la nuit, la sécrétion de mélatonine (et autres hormones "de l'endormissement") augmente tandis que la production de cortisol et des hormones du "réveil" diminue en parallèle. Le matin, c'est le processus inverse qui s'opère: alors que la quantité de mélatonine disponible dans l'organisme s'effondre, le taux de cortisol sanguin monte graduellement jusqu'à ce qu'il atteigne un pic entre 6 et 8 heures.
Les sécrétions hormonales responsables de l'alternance veille/sommeil sont induites par l'exposition à la lumière. Nos yeux sont chargés de transmettre la lumière au cerveau afin de la convertir en message hormonal destiné à nous réveiller ou nous endormir. Les cellules de la rétine abritent un pigment photosensible, la mélanopsine. Grâce à ce pigment, la lumière est dirigée vers une zone spécifique du cerveau: l'hypothalamus. Siège de notre horloge biologique interne, l'hypothalamus déclenche la sécrétion d'hormones en fonction du moment de la journée, en se basant sur la luminosité ambiante. Les simulateurs d'aube, dont la fonction est de diffuser un éclairage progressif simulant la lumière du jour, favorisent les mécanismes d'éveil naturel, par opposition aux réveils sonores pouvant constituer un véritable stress pour le dormeur, tiré brutalement de son sommeil. Dès les premières lueurs perçues par les yeux à travers les paupières encore closes, le système d'éveil se met en place. Lorsque l'éclairage atteint une certaine puissance, variable selon les individus, il interrompt délicatement le sommeil. La journée peut alors commencer dans de bonnes conditions, un facteur de stress important ayant été supprimé.
Au fil des jours, l'organisme s'adapte parfaitement à cette nouvelle façon de se réveiller. Les bénéfices se font principalement ressentir au niveau de la qualité du sommeil, du tonus et de l'humeur. De nombreuses personnes sujettes à la déprime hivernale constatent généralement une nette amélioration de leurs troubles après avoir adopté le simulateur d'aube qui peut avantageusement remplacer ou compléter les séances de luminothérapie diurnes. A essayer sans hésiter!
A titre personnel, j'utilise un simulateur d'aube depuis des années. C'est mon unique réveil et je ne peux pas m'en passer. Il s'agit du modèle Bodyclock 200 de la marque Lumie. Je l'utilise bien entendu le matin, mais aussi le soir pour m'endormir en faisant décliner la lumière. Bien que cette référence n'existe plus aujourd'hui, elle a été remplacée par des modèles offrant d'avantage de fonctionnalités (radio, bruits de la nature, etc...). D'autres marques comme Philips proposent également des simulateurs d'aube de qualité.
L'un des derniers modèles de simulateurs d'aube Lumie