lundi 23 mai 2016

Lucite estivale: comment se réconcilier avec le soleil?




Le début du printemps correspond à une période de l’année où l’on se sent renaître. Pourtant, l’arrivée des premiers rayons de soleil complique parfois le quotidien à cause d’un problème affectant 10% de la population (majoritairement des femmes, à 90%): la lucite estivale. Egalement appelée «allergie solaire», cette affection est une forme d’urticaire déclenché par l’exposition au soleil, parfois de brève durée.

 


Dans certains cas, la lucite se traduit par de petits boutons (lucite estivale bénigne). Elle est plus sévère lorsqu’elle prend l’aspect de plaques rouges plus ou moins étendues (lucite polymorphe). Ces plaques sont constituées de minuscules papules (généralement de la taille d’une tête d’épingle ou plus petites encore), d’où l’aspect granuleux de la peau à l’endroit où le soleil a laissé son empreinte.
 
Outre la gêne esthétique, la lucite estivale peut entraîner de très vives démangeaisons (voire des réactions semblables à des brûlures superficielles) affectant la qualité de vie. Certaines personnes ont la sensation de s’être roulées dans les orties. Elles se grattent jusqu’au sang, des heures durant, jusqu’à en perdre le sommeil. Les lucites bénignes tendent à disparaître au bout de quelques jours d’exposition solaire mais continueront à se manifester chaque année à la même époque dès le début de la belle saison. Les lucites polymorphes peuvent quant à elles persister du printemps à l’automne. Souvent, même après disparition des rougeurs et des démangeaisons, la peau conservera un granuleux pendant plusieurs semaines.

Il n’existe aucun traitement permettant de se débarrasser définitivement d’une lucite. Passé un certain âge, les symptômes ont tendance à s’estomper et disparaissent d’eux-mêmes. En attendant de passer ce cap, les dermatologues demandent à leurs patients d’employer des crèmes à base de corticoïdes à appliquer sur les zones atteintes. La prévention passe impérativement par l’emploi d’un filtre solaire à indice élevé (50 et plus) pour protéger visage et corps. Lorsqu’il s’agit de lucites polymorphes, des antipaludéens de synthèse sont souvent prescrits pour éviter les poussées. Initialement destinés à traiter le paludisme, ces médicaments se sont révélés efficaces pour soigner les formes sévères de lucite. Ils doivent être pris environ 6 mois par an et nécessitent une surveillance ophtalmologique annuelle car ils sont susceptibles d’altérer la vision des couleurs (effet secondaire potentiel, réversible après arrêt du traitement).






On peut envisager une approche plus douce pour traiter les lucites. Une substance apparentée aux vitamines du groupe B, le PABA (acide para-aminobenzoïque) permet de prévenir efficacement les crises. Pris préventivement sous forme de gélules un mois avant la période où le soleil commence à se faire plus présent, le PABA donne de très bons résultats. Prendre 500mg de PABA deux fois par jour jusqu’à l’automne. Si la lucite se manifeste, passer à 1500mg par jour. Il est possible d’augmenter la dose jusqu’à 3000mg par jour (soit au maximum 6 gélules de 500mg au total). En France, un complément alimentaire à base de PABA est disponible en pharmacie: Pabasun.

Un autre complément alimentaire peut être associé au PABA pour de meilleurs résultats: Oenobiol Solaire Intensif. Ses ingrédients actifs limitant la sensibilité au soleil sont le lycopène (issu d’extrait de tomates) et la lutéine (provenant d’un végétal: la tagète, un œillet d’Inde de couleur orangée). Il contient également des antioxydants comme le sélénium et la vitamine E. Prendre une gélule le matin avec le petit-déjeuner.

Quand le mal est fait et que les boutons ou les plaques d’urticaire se sont manifestés, l’emploi d’une solution à base de chlorure de magnésium peut apaiser des démangeaisons et contribuer à restaurer l’aspect d’une peau devenue granuleuse. Mélanger un sachet de 20g de chlorure de magnésium (en pharmacie) à un litre d’eau minérale ou de source. Verser la solution sur des disques de coton à démaquiller qui seront disposés sur les zones réactives pendant 5 à 10 minutes. Répéter plusieurs fois par jour en alternant avec des applications d’eau de rose aux vertus adoucissantes et calmantes. 


L’emploi d’une crème solaire à indice élevé demeure indispensable dans tous les cas de figure car les compléments alimentaires cités précédemment n’assurent pas de protection contre les UV responsables du mélanome (cancer de la peau). Ils ne protègent pas des coups de soleil. Les dermatologues recommandent de ne pas s’exposer plus de 15 à 20mn quotidiennement. Ce laps de temps est suffisant pour synthétiser la quantité de vitamine D nécessaire à nos besoins.







vendredi 20 mai 2016

Un printemps sans allergie au pollen!



Enfin les beaux jours. Soleil, ciel bleu, températures en hausse… Tout nous incite à passer un maximum de temps dehors. Malheureusement, pour certains d’entre nous, cette période de l’année tourne parfois au cauchemar à cause de rhinites communément appelées «rhume des foins»: les allergies au pollen. Qu’elles proviennent d’arbres, de graminées ou d’herbacées, ces petites substances viennent gâcher la plus douce des saisons. Les yeux et le nez coulent (au point de se transformer en fontaine pour certains), les éternuements s’enchaînent…. Au bout d’un moment, la fatigue survient si la crise a été trop violente.




Mais que se passe-t-il dans notre corps pour qu’il s’emballe de la sorte? Au contact des pollens auxquels nous sommes allergiques, l’organisme produit de l’histamine, molécule provoquant une réaction immunitaire qui va déclencher les symptômes de l’allergie dès que le pollen (l’allergène) entrera en contact avec les muqueuses nasales. Hormis les cas les plus sévères pouvant aller jusqu’à la crise d’asthme ou à l’œdème de Quincke (allergie grave se manifestant par un œdème nécessitant une prise en charge médicale urgente) il est possible de mieux vivre son allergie au pollen grâce à des méthodes naturelles.





Préparer le terrain avec la photothérapie

En premier lieu, il est important d’identifier les types de pollen provoquant des allergies. Certaines personnes parviennent à le découvrir seules, en s’asseyant sous un arbre par exemple. Si des contacts répétés à différentes reprises provoquent systématiquement les mêmes réactions, aucun doute, il s’agit bien d’une allergie. Toutefois, le recours à allergologue est vivement recommandé. Grâce à des tests spécifiques, le médecin détermine avec précision les variétés de pollen déclenchant les crises. En fonction des résultats, il prescrira des antihistaminiques à prendre par voie orale et locale si besoin est; un traitement de désensibilisation peut être proposé. Une fois les molécules allergisantes identifiées, la consultation d’un calendrier des pollens permettra de savoir à quel moment de l’année la pollinisation a lieu. Une société allemande a mis au point un appareil à l’efficacité démontrée: Medisana (ou Medinose). Il s’agit d’un petit boîtier relié à deux applicateurs que l’on insère dans le nez. Chacun d’eux émet une lumière rouge d’intensité spécifique réduisant la production d’histamine responsable de l’écoulement nasal et des éternuements. Ce faisceau lumineux est sans danger et ne produit pas de chaleur. La séance dure seulement 5mn et peut être répétée 3 fois par jour. Il est recommandé d’utiliser Medisana 1 mois avant la saison des pollens et de continuer jusqu’à ce qu’elle s’achève. La plupart des personnes ayant essayé ce système l’ont adopté tant il est efficace, y compris sur les allergies respiratoires aux acariens et à certains poils d’animaux. Il est possible d’espacer les séances lorsque les allergies se manifestent moins fréquemment ou que les symptômes s’atténuent.


Prévenir et soulager les manifestations allergiques au jour le jour

Les personnes allergiques connaissent bien les antihistaminiques. Les plus puissants font généralement somnoler mais tous ne présentent pas cet inconvénient. La quercétine peut remplacer les molécules chimiques en limitant la production d’histamine de façon 100% naturelle. Issue de végétaux comme la myrtille, le cassis ou la pomme, ce flavonoïde (substance à l’origine de la coloration de certains fruits) joue un rôle non négligeable dans les mécanismes de l’allergie et de l’inflammation. Associée à la bromélaïne (enzyme extraite de l’ananas connue pour ses vertus anti-inflammatoires) et à la vitamine C, la quercétine peut avantageusement remplacer les antihistaminiques chimiques pour soulager les rhinites saisonnières. Prendre une gélule de 500mg de quercétine avec 500mg de vitamine C et 500mg de bromélaïne deux fois par jour à 8 heures d’intervalle. Il est important de ne pas dépasser trois prises quotidiennes (en respectant un intervalle de 4 heures minimum entre chacune d’elles), même si l’écoulement nasal demeure important. Bien souvent, deux prises par jour permettent de se sentir mieux.



Le spray nasal à base de corticoïdes pourra quant à lui être remplacé par de l’huile essentielle d’estragon. En inhalant les senteurs émanant de deux ou trois gouttes versées sur un mouchoir en papier (jamais en contact direct avec la peau), il est possible de dégager un nez qui coule et des yeux larmoyants en quelques minutes. Les huiles essentielles étant très concentrées, trois gouttes suffisent amplement. A répéter dans la journée quand les crises se manifestent. Un spray à base d’eau de mer sera utile en complément pour débarrasser les fosses nasales des pollens qui les irritent. Le port de lunettes de soleil est vivement recommandé pour protéger les yeux et il est important de garder sur soi un collyre destiné à traiter la conjonctivite allergique.

En combinant ces  mesures simples, les personnes allergiques au pollen pourront enfin profiter du printemps.